Vous trouverez ici les questions courantes qui me sont posées. Parcourez-les: vous trouverez peut-être la réponse à votre interrogation. Cette page s'étoffe avec le temps, au fur et à mesure de vos questions. Voyez également les pages "Ne pas faire" et "Conseils d'entretien".
Si aucune réponse ne vous éclaire, cont@ctez-moi par courriel ou complétez le formulaire en bas de page. Laissez une dizaine de jours s'écouler avant de visiter à nouveau cette page (placez la dans vos favoris). Je vous répondrai de mon mieux.
Comment se fait-il que le son et produit par mon violon varie en rapport avec la tension du crin de l'archet?
La colophane a une propriété physique particulière: son coefficient de friction varie fortement avec la vitesse de l'archet à pression constante.
C'est la relation de 3 facteurs qui va déterminer la qualité du son:
Si la tension du crin et la pression en rapport avec la vitesse de l'archet son correctes, la corde est entraînée par le crin jusqu'au point où la force de "retour" de la corde dépasse celle de friction du crin. La corde "décroche" et revient en arrière très rapidement jusqu'à ce que la force de friction du crin la "reprenne" et l'entraîne à nouveau. Le mouvement de la corde est un "aller-retour" égal et régulier (880 fois par seconde pour un "La" violon) . Il n'y a pas de bruit parasite.
Si un des facteurs précités n'est pas équilibré par rapport aux autres ( trop de pression sur la corde, tension insuffisante du crin, contact de la baguette de l'archet avec la corde, ...), la corde est dans un premier temps entraînée par le crin. Lorsque la force de "retour" de la corde dépasse celle de friction du crin, elle commence à revenir vers sa position de repos mais est tout de suite reprise et contrariée dans son mouvement. Elle émet des sons parasites à des fréquences différentes de la note fondamentale. Le mouvement de la corde devient irrégulier: elle produit des bruits. Ces bruits sont souvent puissants car l'énergie de "décrochage" de la corde est plus importante dans ce cas que dans le cas où la pression est normale.
Quelle est la hauteur de chaque corde à la fin de la touche et quel est la meilleure courbure de chevalet pour eviter la double touche?
La hauteur des cordes en fin de touche est variable ... Elle est déterminée par:
le type d'instrument (violon, alto, violoncelle, contrebasse)
le type de corde montée (acier, acier-alliage, synthétique, boyau nu ou filé)
la corde (mi, la, ré, sol, ...)
la cambrure de la touche en sa longueur
le type de jeu
Le principe étant toujours d'être au plus près de la touche (sans que la corde "frise" en fortissimo) pour qu'il y ai aussi peu d'entrave que possible à la virtuosité et à la justesse.
La courbure est elle aussi déterminée par:
le type d'instrument (violon, alto, violoncelle, contrebasse)
le type de corde montée (acier, acier-alliage, synthétique, boyau nu ou filé) et son calibre puisque le diamètre de la corde influe sur la cambrure relative
la corde (mi, la, ré, sol, ...). Le ré du violon présente souvent plus d'enfoncement sous l'archet que le La, par exemple.
la courbure de la touche en sa largeur (normalement 42mm de rayon pour un violon)
le type de jeu (baroque, romantique, folk, ou jazz ...)
La courbure du chevalet n'est donc pas un arc de cercle
C'est l'art du luthier et les desiderata particuliers de chaque instrumentiste qui aboutissent à une courbure adéquate.
Pourquoi doit on mettre de la colophane sur le crin de l'archet?
La colophane est une résine de mélèze épurée et partiellement polymérisée par cuisson avec des métaux (oxyde de cuivre, argent, or, ...). Sans colophane (sur une mèche neuve par exemple), le crin de l'archet n'accroche pas suffisamment la corde pour la mettre en mouvement et produire un son: l'instrument ne produit qu'un léger murmure... C'est utile durant les minutes de silence, mais handicapant à tout autre moment!
De plus, la colophane a la propriété particulière d'avoir un coefficient de friction (et dont d'adhésion à la corde) qui varie avec la vitesse de déplacement de l'archet! Ceci permet de varier l'expression d'une même note à l'infini.
Le mode de préparation et de cuisson de la colophane permet également d'obtenir des résultats sonores différents (+ ou - brillant, fondamentale plus présente, attaque différente, etc ...).
Dernier point souvent ignoré des musiciens eux-même : les colophanes vieillissent mal car la part de térébenthine qui reste après la cuisson s'évapore inexorablement et parce que la polymérisation de la résine continue -lentement mais sûrement- avec le temps. Il faut remplacer sa colophane régulièrement.
Comment peut on expliquer la différence de timbre d'un violon suivant son chevalet? Peut on physiquement donner une explication à ce phénomène?
Le chevalet est une des pièces les plus complexes d'un instrument : son fonctionnement fait intervenir des paramètres d'élasticité et de résilience, de masses inertielles, de levier et d'angle d'application de vecteur-force. De plus, la prépondérance de chacun de ces paramètres varie selon la fréquence vibratoire de la corde mise en mouvement (la note jouée: le chevalet ne fonctionne pas de la même manière dans les fréquences hautes et dans les fréquences basses) et la capacité de réponse du corps de l'instrument à chacune des fréquences que lui impose le jeux. Chacun des paramètres est influencé par :
En résumé, l'importance du chevalet est primordiale pour assurer un rendu maximum d'un instrument donné. Son changement doit répondre à un besoin spécifique préalablement expliqué au luthier. Il y a une explication physique à chaque point. Mais les paramètres sont appréciés de manière empirique par le luthier car l'exacte quantification scientifique de chaque paramètre demande une méthode d'évaluation destructive (test de résistance du bois, etc ...). Nous en revenons toujours à l'expérience et à l'artisanat. C'est une des raisons pour lesquelles la production industrielle n'égale pas la main expérimentée du luthier.
La raison en est simple: il n'y a pas de hasard en lutherie. La lutherie n'est pas un mode d'expression artistique mais un artisanat.
Chaque pièce a une fonction. Tout le "design" du violon a une raison fonctionnelle. Rien n'est issu du hasard et rien dans les instruments du quatuor à cordes n'est inutile. Jusqu'à la forme du violon (et par extension des autres instruments du quatuor) tout a une fonction structurelle. Si les diverses tentatives de modification des formes du violon ont toujours été un échec à long terme, c'est justement parce que la forme du violon ne découle pas d'une recherche à finalité esthétique mais bien d'un but structurel et accoustique. Toute recherche qui oublie ce principe fondateur de la lutherie éloigne son auteur du but premier pour le faire dériver vers une autre finalité ( la sculpture, l'originalité, le coup de publicité, etc ...).
Non, et fort heureusement, il n'est pas nécessaire de "démonter" le manche pour détabler, ni d'enlever la touche. Le détablage d'un violon est une opération relativement courante et aisée si l'instrument est sain et si il a été collé dans les règles de l'art. Mais attention, pratiquée par une personne ignorante de la technique de décollement, un détablage peut gravement endommager votre instrument et générer ultérieurement des gros frais de réparation! Détabler est aisé pour un luthier habile, mais peut se révéler désastreux pour l'instrument si l'opération est entreprise sans précautions. Ne confiez jamais cette opération au premier venu...
Ce sont les variations brutales qui sont dangereuses. Passer de 60% à 40% en une nuit, comme c'est le cas par temps de gel nocturne, provoque des rétractions du bois de l'instrument. Les tensions n'ont pas le temps de s'équilibrer. Il y a alors risque de décollement ou de fente.
Une hygrométrie relativement stable comprise entre 55% et 70% avec une température de 17° à 21° centigrade est appropriée.
A 45% commence le risque de fente.
Attention au printemps : il fait chaud et relativement humide le jour. Mais si il gèle la nuit, l'humidité est figée au sol aux petites heures. C'est justement à ce moment que le chauffage central de votre habitation s'enclenche. L'humidité relative baisse brutalement sans que vous vous en aperceviez (vous dormez).
Contrôlez le taux d'humidité au moyen d'un hygromètre. Certains étuis en sont pourvus et sont aussi pourvus d'un humidificateur. Voyez la rubrique choix d'un étui de la page "conseils d'entretien".
Ce sont les écarts de température qui sont néfastes car l'hygrométrie relative de l'air est directement liée à la température ambiante. Les fortes chaleurs peuvent également ramollir certains vernis. Une température comprise entre 17° et 21° centigrade est idéale.
Voyez aussi les pages "Ne pas faire" et "conseils d'entretien"
Placez le violon en position de jeu, menton sur la mentonnière et première phalange de l'index de la main gauche au niveau du sillet (première position). Le bras gauche doit former un angle droit. Si l'angle est aigu, l'instrument est trop petit. Si l'angle est obtus, l'instrument est trop grand.
Les cordes sont tendues 24h sur 24h. Jouées ou non, elles se détériorent. Jour aprés jour, elles perdent leur "punch". Veillez à changer vos cordes tous les 6 mois au minimum.
L'usure de la mèche est très variable. Elle dépend du crin qui la constitue, des cordes et du type de jeu (vous n'attaquez pas la corde de la même manière lorsque vous jouez du tango argentin ou de la musique de chambre).
Une mèche usée ne prend plus bien la colophane. C'est le signe qu'il est urgent de faire remécher votre archet.
Attention : un archet non joué peut rapidement être la proie des acariens qui en déteriorent la mèche. Ils rongent littéralement le crin et celui ci casse. Les acariens sont invisibles à l'oeil nu et très tenaces: une fois installés dans l'étui ils sont très difficiles à déloger. 15 jours d'inactivité pour l'archet suffit pour qu'une mèche soit friable... Alors, jouez. Ne vous arrêtez pas.
Lorsque vous jouez, vous respirez tout près de votre instrument. Il se charge de l'humidité que vous exhalez. Laissez le reposer quelque temps dans l'étui ouvert pour ne pas enfermer l'humidité dans l'étui.
Veillez à refermer l'étui par après. N'oubliez pas d'actionner les mécanismes de fermeture ou de fermer les tirettes; beaucoup d'accidents sont liés à l'entrée et à la sortie de l'instrument de l'étui.
Le violon a quatre cordes. Ce n'est pas le cas de tous les instruments du quatuor: la contrebasse peut n'en avoir que trois ou en avoir cinq. Il existe également des violoncelles à cinq cordes (ils possèdent une corde de Mi à l'octave inférieure du violon). Certains instruments possèdent, en plus des cordes frottées par l'archet, un jeu de cordes dites harmoniques ou symphatiques: ces cordes produisent des sons harmoniques qui se superposent à la mélodie jouée avec l'archet (Baryton, violon traditionnel norvégien, viole d'amour,etc...).
Le nombre de quatre cordes présente un bon compromis entre l'équilibre des tensions-pressions au niveau du chevalet et une large tessiture (étendue entre la note la plus aigüe et la note la plus grave que l'instrument peut produire). Plus il a de cordes qui reposent sur le chevalet et plus il est délicat d'obtenir une bonne balance et une puissance égale.