Glossaire

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Les parties d'un violon Fond de violon

Les Vers à bois ou vrillettes

Anobium punctatum de leur nom latin, ces petits insectes fort discrets ont le goût très sûr : ils s'attaquent de préférence aux vieux bois... Les violons étant fabriqués de bois bien sec, ils sont un met de choix pour ces destructeurs silencieux. C'est durant les mois chauds (dans l'hemisphère nord d'avril à septembre!) que la femelle pond ses oeufs au moyen d'un petit rostre. Elle dépose ses oeufs dans le bois de bout, c'est à dire dans les parties tranchées perpendiculairement à la fibre du bois. Les oeufs sont invisibles en surface. Ensuite, les larves vont se développer en mangeant le bois pendant 3 ans. Ce n'est qu'au terme de ces trois années que la larve devenue adulte perce la surface de votre précieux instrument pour s'envoler et reproduire un peu plus loin ce funeste cycle. Il reste à la surface de l'instrument un petit trou de +/- 1,5 mm de diamètre. Mais dans le corps même de l'instrument, les dégâts invisibles de prime abord sont bien présents! L'adulte, lui, ne se nourrit presque pas et ne possède plus les mandibules necessaires à couper le bois.

L'insecte adulte et son rostre Le rostre de ponte se situe à l'arrière de l'insecte.

l'insecte adulte Si petit qu' on ne lui prête pas attention... Mais il a un appétit d'ogre!

Taille réelle du trou : 1,5 mm

Les vers ont rongé l'éclisse jusq'au vernis!

Ce scénario apocalyptique n'arrive pas aux instruments qui sont joués régulièrement : les vers à bois n'aiment pas être dérangés par le déplacement de l'objet qu'ils dévorent ( ou ils n'aiment pas la musique...).

Tête

Tête de violon

La tête est constituée de la volute et du cheviller. C'est dans les joues du cheviller que sont percés les trous accueillant les chevilles. Les chevilles servent à accorder l'instrument.

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Les chevilles

Les chevilles Les chevilles ou clés sont tournées dans du bois dur (ébène, buis, bois de rose, ...)

Elle servent à accorder l'instrument en tendant les cordes. Plus une corde est tendue, plus elle émet un son aigu. Les chevilles sont taillées en cône et sont enchassées dans des perces coniques également. De la précision de l'angle des cônes dépend la bonne tenue des chevilles et la facilité d'accord. C'est tout l'art du luthier d'adapter perces et chevilles.

Voyz également le paragraphe "Chevilles" de la page "Ne pas faire" de ce site.

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La volute

Volute de ViolonSignature du baroque, la volute est un élément hautement esthétique du violon. Comparée à une tête sculptée figurative (tête d'homme, de femme, d'angelot ou de lion), d'un volume égal, la volute pèse beaucoup moins lourd tout en conservant une proportion esthétiquement parfaite.

La volute a une fonction: elle sert lors de l'accord de l'instrument. Le musicien s'en sert de point d'appui lorsque il actionne les chevilles.

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Touche

La touche est une pièce en bois d'ébène. Le bois d'ébène est noir, très dur et très dense (il ne flotte pas dans l'eau). C'est sur la touche que l'instrumentiste presse les cordes pour produire les différentes notes. Sur une même corde, plus le doigt s'approche du chevalet, plus la note est aigüe.

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Ouïe

Ouïe de violon Les ouïes, ou "ff", sont deux découpes longitudinales dans la partie médiane de la table. Contrairement à une croyance communément répandue, elles ne servent pas à faire sortir le son de l'instrument. Ormis à la fréquence naturelle de résonnance de l'instrument, il n'y a pas d'échange d'air significatif entre l'intérieur et l'extérieur de l'instrument. Les instruments du quatuor à corde produisent le son à la manière d'une membrane vibrante (comme un baffle de votre chaîne hifi) et non pas comme une trompette ou une flûte.

Les ouïes augmentent la capacité de mouvement de la partie médiane de l'instrument. Elles lui permettent de s'élargir et de se retracter sous l'effet du mouvement du chevalet. Ces mouvements sont imperceptibles à l'oeil nu mais bien réels. Il suffit pour s'en convaincre de toucher le bord d'un CC lorsque l'instrument joue une note grave.

La positon des ouïes et leur dessin ont une importance primordiale pour la sonorité. Les Crémonais, dont Amati et Stradivari, déterminaient la position exacte des ouïes par l'intérieur des instruments. Le musée de Crémone conserve et expose les croquis de positionnement de Stradivari. C'est en suivant la même méthode que François Louant positionne les ouïes des instruments qu'il construit.

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Coin

Un coin et les filets Les coins (au nombre de 4 pour la table et 4 pour le fond) sont des parties structurellement importantes des instruments du quatuor :

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Tire-Cordes

Tire-Cordes

Le tire-corde est une pièce de bois dur (ébène, buis, ...) percée de 4 trous pour y attacher la base des cordes. Il est lui-même fixé à l'instrument au moyen d'un lien nommé boyau d'attache (souvent en nylon). Le poids du tire-corde et la longueur du boyau d'attache on une importance non-négligeable sur la sonorité de l'instrument. Certains tire-cordes sont pourvus d'ajusteurs intégrés ou amovibles qui ont pour rôle de faciliter l'accord des cordes.

Ajusteur de Mi Ajusteur de MI

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Table d'harmonie

La table ou table d'harmonie est en bois d'épicéa. Le plus souvent elle est constituée de deux pièces jointes. Elle est percée dans sa partie médiane de deux découpes allongées nommées "ouïes". La table, bien que très fine, supporte en permanence plus de 35 kg de traction longitudinale et plus de 10 kg de pression verticale.

La table est sculptée d'une pièce massive. Elle n'est pas mise en forme à partir d'une fine planche.

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Fond

Le fond (parfois improprement nommé "table inférieure") est le plus souvent en bois d'érable. Pour des raisons esthétiques, les luthiers utilisent de l'érable ondé. Sous le vernis, les ondes provoquent des effets de moire. Le fond est souvent constitué de deux pièces collées. Il arrive qu'il soit en une seule pièce. Parfois il n'est pas en bois d'érable mais en peuplier ou en saule comme l'ont fréquemment utilisé les plus grands luthiers de l'âge d'or crémonais.

Le fond est sculpté d'une pièce massive et non mis en forme a partir d'une fine planche.

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Eclisses

Les éclisses Les éclisses, assemblées en couronne, sont de fines planchettes de bois mises en forme (avec les contre-éclisses, elles sont les seules pièces qui ne sont pas sculptées). Elles forment les côtés de l'instrument. Leur épaisseur avoisine le millimètre. c'est leur assemblage avec le fond et la table qui fait la rigidité de l'instrument (voyer la rubrique " CC").

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Contre-éclisse

Contre-éclisses Les contre-éclisses sont des languettes de saule ou d'épicéa pliées et collées aux éclisses. Il y a 12 contre-éclisses. Leur rôle est de rigidifier la couronne d'éclisses et d'augmenter la surface de colage entre les éclisses et le fond ou la table.

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Talon

Talon du manche Cette petite pièce est très importante pour la solidité de l'ancrage du manche. Elle est partie intégrante du fond. C'est à elle qu'est principalement collé le manche. Il arrive qu'elle se désolidarise du fond sous l'effet d'un choc ou par la faute d'un filet trop profondément incrusté. Dans ce cas, le manche risque de s'arracher de l'instrument à plus ou moins brève échéance.

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Manche

Le manche du violon Le manche, ou poignée, est la partie de l'instrument que le musicien tient de la main gauche. Le manche n'est pas vernis. La forme et l'épaisseur du manche sont un paramètre important du confort de jeu. La longueur du manche des violons est standardisée au millimètre près.

Le manche est collé dans le tasseau supérieur (dans une entaille nommée "enclavement"). Mais c'est surtout grâce au talon qu'il tient fermement. Du reste, les luthiers de l'époque baroque (dont Stradivari) n'enclavaient pas leur manche.

L'alignement parfait du manche sur le corps de l'instrument à une importance primordiale, non-seulement pour la pérénnité de l'instrument mais également pour la sonorité. Il en va de même pour le renversement.

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Chevalet

Le chevalet du violon Le chevalet est une pièce d'érable ou parfois de platane. Il supporte les cordes et transmet, en les amplifiant, les vibrations que l'archet leur imprime. Son importance est capitale. Il n'est jamais collé. Le plus grand soin doit être apporté à sa découpe et la manière de l'adapter à l'instrument. Chaque partie du chevalet a une importance accoustique. C'est de l'habileté du luthier à tailler les pieds, à alléger les découpes, à amincir sans déforcer, que dépendra le rendement et la longévité du chevalet.

Le chevalet supporte en permanence une pression d'environ 12 kg pour le violon, 25 kg pour le violoncelle et 108 kg pour la contrebasse !

Un chevalet est aussi personnel qu'une empreinte digitale: un chevalet correspond à un instrument et jamais à un autre. Il demande une petite attention quotidienne. Voyez les conseils d'entretien.

François Louant utilise exclusivement les plaquettes de chevalet Despiau.

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CC

Les "CC" ou échancrures" désignent les deux courbes tournées vers l'intérieur et situées au milieu du corps de l'instrument.

Ils ont une fonction structurelle car ils rigidifient l'ensemble éclisses-fond-table par le ressèrement des courbes. En effet la résistance à la flexion du corps de l'instrument vient du fait qu'il est construit à la manière d'une structure "nid d'abeille": une structure constituée de courbes prises en sandwich entre deux plans. Prise seule, aucune des parties de la structure "nid d'abeille" ne supporte les contraintes qui sont imposées. C'est leur assemblage qui leur donne leur caractéristique. Un violon doit supporter en permanence +/-35 kg de traction longitudinale. Pour le violoncelle la traction dépasse 50kg et pour la contrebasse les 170kg ... Voyez également la rubrique Foire aux questions de ce site concernant la forme du violon.

Ce rétrécissement permet également un passage aisé de l'archet lorsque l'instrumentiste joue les cordes situées aux extrémités du chevalet.

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Filets

les filets Les filets sont constitués de trois fins morceaux de bois ( un de couleur claire entouré de deux de couleur noire). Ils sont incrustés tout le long des bords de la table et du fond. Leur fonction est double:

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Bouton

Petite pièce tournée en bois dur (ébène, buis, palissandre, ...) fichée dans le tasseau inférieur. Le bouton sert d'ancrage au boyau d'attache du tire-corde.

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Âme

une âme L'âme est un petit cylindre d'épicéa (le même bois que celui de la table). Elle est coincée à l'intérieur de l'instrument entre le fond et la table.Son diamètre varie en fonction de l'instrument (+/-6,5mm pour le violon) et de la sonorité voulue. Sa longueur est déterminée par l'endroit où elle est placée dans l'instrument. Elle n'est jamais collée. Elle doit être parfaitement adaptée à l'instrument car sa place et la légère tension qu'elle produit entre la table et le fond sont déterminantes pour le réglage final de l'instrument.

Une âme qui "force" est très domageable: elle induit une déformation du fond et de la table, marque l'emplacement en défoncant la face interne de l'instrument ce qui rend la pose des futures âmes compliquée ou pire, provoque une fente d'âme qui oblige à faire une réparation coûteuse.

Confiez toujours la pose et le réglage de l'âme à un luthier qualifié.

L'âme dans le violon

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Tasseau

Tasseaux de coin Les tasseaux, ou blocs, sont au nombre de six: 4 pour les coins, 1 supérieur (dans lequel est enclavé le manche) et 1 inférieur (qui accueille le bouton). Les tasseaux servent à joindre les éclisses entre elles. Le tasseau inférieur est percé pour recevoir le bouton.

Tasseau inférieur

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La Guillette

La guillette est une inclinaison du manche dans sa largeur (ne pas confondre avec le renversement) que certains luthiers (surtout français) jugent bon. Le but recherché est de compenser l'inclinaison de la tête du chevalet due à la différence de hauteur des cordes aigues et graves par rapport à la touche. Cette pratique présente autant d'inconvénients que d'avantages et est désuette.

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Renversement

Le renversement désigne l'inclinaison longitudinale du manche par rapport à l'horizontale de l'instrument. Cette inclinaison à une influence capitale sur la sonorité et surtout sur la longévité de l'instrument. En effet, c'est du renversement que va découler l'ensemble des forces de traction et de pression que subit l'instrument 24h sur 24h. Certains luthiers haussent le point d'enclavement ou couchent le manche dans le but de diminuer la pression sur le chevalet. L'intention est louable mais le résultat catastrophique.

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Hausse

Hausse d'archet La hausse est la partie coulissante de l'archet. Elle sert à tendre la mèche constituée de crins d'étalon. La hausse est généralement faite en bois d'ébène.

Poussette

La poussette désigne un petit coussinet de cuir collé sur l'archet du côté de la hausse.

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Sillet

Il y a deux sillets. Ils sont en bois d'ébène ou parfois en ivoire.

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Epaulière ou épaulier

L'épaulière (anciennement coussin) est un accessoire d'invention relativement récente. Cet accessoire a pour fonction d'aider le violoniste ou l'altiste à tenir l'instrument sans avoir à remonter l'épaule pour le "coincer" entre le menton et la clavicule. Il existe de multiples modèles, tous vantés pour miraculeux. Bien souvent ce sont les plus simples qui s'avèrent les meilleurs à long terme.

Sachez cependant que l'épaulière peut avoir un effet négatif sur la sonorité de l'instrument car, en serrant le fond, elle diminue légèrement l'émission des sons graves. Veillez à ce que elle ne serre pas trop. Changez régulièrement les embouts de caoutchouc qui enrobent les pieds de votre épaulière et qui protègent le vernis de votre instrument.

Mentonnière

Comme son nom l'indique, la mentonnière sert à déposer le menton. C'est vers 1819 que la mentonnière est apparue (le violoniste allamand Spohr en avait une sur son violon à cette époque). Il en existe une multitude de modèle. Leur fonction est double : aider à un bon maintien de l'instrument et le préserver de graves ravages causés par la transpiration et par l'abrasion de la barbe.

Choisisser le plateau qui vous est le plus confortable pour le jeu. Mais optez toujours pour un pont de mentonière central (passant au dessus du tire-corde) et pour un système de serrage central (sur l'emplacement du tasseau) muni de pieds modèle Hill : le serrage central est moins néfaste du point de vue accoustique et surtout évite totalement le risque d'écrasement des éclisses; les pieds modèle Hill évitent les fentes qui se produisent lorsque les vis de serrage s'enfoncent dans le bord de table.